La maison
Les CCTP agréées et envoyées aux artisans, il ne reste plus qu’à prendre son mal en patience pour recevoir les devis. Hélas, le temps a joué contre nous avec l’inflation. Je ne rentrerai pas dans les causes de celle-ci, entre covid, guerre en Ukraine, et les profiteurs de la situation, mais le résultat est sans appel.
L’analyse donne un total de 20 % à 30 % de plus que l’estimation de l’architecte. Une seule solution : revoir les plans à la baisse. Nous entamons des allers-retours avec les artisans les plus importants, soit le gros œuvre, la MOB/charpente et les menuiseries extérieures. Cela engendre des tensions en cherchant des compromis, en vérifiant chaque point des devis.
Nous parvenons à trouver un accord, il nécessite de remplacer le gîte en une simple chambre. Adieu notre projet de location saisonnière. Ce sont les aléas de la vie, nous ne nous laissons pas abattre et poursuivons la boucle avec les artisans jusqu’à l’obtention de devis satisfaisants pour tous.
Cette phase a duré environ trois mois et s’est terminée par la signature des marchés chez le maître d’œuvre avec tous les artisans. Une occasion de rencontrer chacun d’eux, d’expliquer quelques points de détails. Et surtout, nous nous sommes battus pour qu’en cas d’augmentation des prix des matériaux, ceux-ci ne soient pas répercutés pendant la construction. Cela a nécessité de verser un acompte de 30 % pour certains, mais peu au final.
En parallèle, nous avons déposé un modificatif de permis auprès de la mairie. Il ne devrait pas générer de problèmes, car nous réduisons la surface habitable, sans changer fondamentalement les plans. L’étude RT2012 a été mise à jour, celle de l’assainissement collectif aussi.
La conception de la maison se termine avec la signature du marché, et son planning. Elle aura presque un an et demi, depuis la sélection de notre terrain définitif. C’est une grosse étape de passée, maintenant nous pouvons démarrer la construction proprement dite.
Le paysagiste
Une maison est implantée sur un terrain, et il faut aussi prévoir ce qui va avec. Soit la terrasse, la mise en forme du chemin d’accès, le portail, et même l’installation d’une clôture sur un des côtés. Un nouveau du combattant s’ouvre : tous les paysagistes que nous contactons refusent, après une courte visite du terrain. Pourquoi ? Ce sont de petites équipes qui ne sont pas en mesure de prendre en charge un tel chantier.
Pourtant, l’un d’entre eux accepte et vient deux ou trois fois sur le terrain pour y rencontrer le maître d’œuvre avec l’artisan du gros œuvre/terrassement afin de coordonner les deux chantiers. Jusqu’à ce qu’il ne donne plus signe de vie, et ce, malgré nos relances régulières.
En dernier ressort, nous allons sur un salon et, ô miracle, nous trouvons Bargain paysage. Dès le premier rendez-vous dans leurs locaux, nous constatons le sérieux et la taille conséquente de l’équipe. On nous dira que cela nous coûtera plus cher. Même pas. Nous connaissions déjà bien les prix, et ils sont dans la fourchette. Ils essayent même de proposer des solutions afin de rester dans notre budget.
Nous avons signé avec eux il y a quelques jours seulement. Tout est enfin prêt pour la construction !
Le monde du bâtiment a encore un long chemin à faire au sujet des femmes, en découvrir une capable de parler technique, ça leur en bouche un coin. Ainsi, j’ai contesté certaines surfaces – et volumes – dans un des devis à la suite du remplacement du T3 en simple chambre. L’artisan me parlait au téléphone comme si je ne pouvais pas comprendre le calcul d’une surface ou d’un volume. Il a fallu que je lui indique mon métier pour qu’il quitte son attitude. Nous avons ensuite ouvert les plans et revu les surfaces au détail. Résultat, j’avais raison. Je terminerai l’anecdote par du positif : l’artisan l’a volontiers reconnu.
